Flacourt
FLACOURT
BOINVILLIERS & GOUSSONVILLE
Les Fiefs des Mauvoisin (suite de Soindres)
I Situation géographique :
II Contexte géopolitique et historique :
La commune de Flacourt se trouve à 12 km environ au sud de Mantes-la-Jolie dans le plateau du Mantois à environ 130 m d'altitude. Le territoire communal relativement plat est peu boisé, sauf la partie nord-est incluse dans le bois Pihan, et consacré à la grande culture céréalière. Le seul agriculteur du village pratique une agriculture Bio. La commune est limitrophe de Boinvilliers et Vert à l'est, Le Tertre-Saint-Denis à l'ouest, Dammartin-en-Serve au sud, Favrieux et Soindres au nord. Elle est desservie par la voirie départementale et notamment par la route D 928 qui relie Mantes-la-Jolie à Dreux via Anet.
Les premiers seigneurs de Flacourt, mentionnés en 1149, sont des chevaliers appartenant à la puissante famille mantaise des Mauvoisin. Hugues de Flacourt est abbé de Saint-Germain-des-Prés de 1216 à 1220. Jean de Flacourt est chevalier de la châtellenie de Mantes en 1222. Au XIIIe siècle, Pierre de Flacourt revient de la croisade. À la fin du XIVe siècle, Flacourt échoit aux Morainvilliers, qui gardent seigneurie jusqu'au début du XVIe siècle. Simon de Morainvilliers, seigneur de Flacourt, périt en 1415 à Azincourt. En 1462, la seigneurie passe par mariage des Morainvilliers aux Vipart mais, par une clause testamentaire spéciale, les nouveaux seigneurs conservent le nom et le blason des Morainvilliers. La famille vexinoise des Le Bret acquiert la seigneurie de Flacourt, qu'elle garde pendant tout le XVIIe siècle. Ami du cardinal de Richelieu, Cardin Le Bret connait une ascension sociale fulgurante. Petit-fils d'un bourgeois de Gisors, il meurt en 1655, doyen du conseil d'État et anobli, ayant épousé la fille d'un financier et gros bourgeois de Mantes, seigneur de Château-Poissy à Soindres. Sa descendante directe compte plusieurs intendants de province et un chevalier de Malte, chef d'escadre envoyé par Louis XIV à la cour de Siam. Comme toutes les terres situées à proximité de Magnanville, Flacourt est acheté par Charles Savalette et, jusqu'à la Révolution, suit le sort de Magnanville. Le village n'est érigé en commune qu'en 1801.
III Plan des lieux :
En cours de réalisation
IV Descriptif du site:
Le château fort "vitrifié" est situé au Nord Ouest de la ferme seigneuriale et en amont du pont "Bât-Cheval". Ce château est constitué d'une motte castrale principale de forme ovoide, haute d'environ 8m et large de 20m. A son sommet, on discerne des restes de maçonnerie qui pourraient correspondre au soubassement d'une tour carrée. De larges fossées et une petite motte en éperon viennent renforcer la défence. Un large terrassement complète au Nord la défense du site.
1.Le château fort « de Flacourt »:
1-1) Le site
1-2) L’enceinte
1-3) Les fossés
1-4) La motte castrale
1-5) La petite motte castrale
1-6) Le donjon
1-7) Le pont médiéval "Bât-Cheval"
Le Pont-Bât-Cheval est bâti d'une seule et grande arche de pierre pour permettre au chemin rural de Dammartin à Mantes le franchissement d'un modeste ravin à l'écoulement intermittent. La voie, dite « romaine », ne remonte en fait qu'au Moyen Âge. Le nom du ravin et du pont évoque les légendes médiévales de Renaud de Montauban et de son cheval Bayard, attestées par ailleurs dans la Vaucouleurs. Montauban est aussi un lieu-dit local recensé de chaque côté de la vallée de la Vaucouleurs.
1-8) La voie "romaine"
1-9) Eglise saint Clair / saint Clément
La façade du sanctuaire, avec clocher-porche carré (XIIs), est presque entièrement reconstruite au cours du XIXe siècle. Un ancien prieuré-cure, dépendant de l'abbaye bénédictine de Neauphle-le-Vieux, existe au Moyen Âge et tient alors lieu d'église pour Flacourt. Dans cette église se trouvent deux pierres tombales de la famille de Morainvilliers seigneurs de Flacourt vers les XVe et XVIe siècle.
Cette dalle contient l'épitaphe de Guillaume de Morainvilliers, baron de Maule, seigneur de Flacourt et autres lieux, bailli et capitaine de Mantes, mort le 3 décembre 1533. Il est le troisième fils de Jacqueline, morte en 1522. Ayant été incarcéré pour le meurtre en 1521 d'un seigneur d'Epône, il demande : « priez Dieu pour lui ». Les deux tiers de la dalle sont décorés du blason de la famille de Morainvilliers, d'argent à neuf merlettes de sable. L'écu est supporté par deux griffons, animaux fabuleux du bestiaire héraldique dont la partie antérieure est celle du corps d'un aigle et l'arrière-train est celui du lion.
Cette dalle comporte l'effigie de Jacqueline de Morainvilliers, dame de Flacourt, veuve de Guillaume Vipart, décédée le 30 septembre 1522. Elle apporte en dot la terre de Flacourt à son mari en 1462. Aux angles de la pierre, sont gravées les armoiries de son père et de son mari.
2.La ferme seigneuriale "de Flacourt":
Ce colombier à pied circulaire (XVIIs) est coiffé en poivrière. Le pigeonnier de Flacourt, jadis aménagé en logement, n'a plus ses trous de boulins destinés au logement des volatiles. La lucarne du toit sert à l'origine à leur envol. L'élevage des pigeons est sous l'Ancien Régime un privilège seigneurial. Le propriétaire en tire deux bénéfices, outre la viande, les plumes et le guano, engrais particulièrement fertile. Cette ferme seigneuriale dépendait du prieuré.
3.Le château fort"de Boinvilliers":
Le village fut fondé au XIVe siècle, par l'installation d'un monastère dans les collines avoisinantes, d'un ordre catholique. En 1312, un bourgeois de Mantes, Mathieu Brisart de Wismes, propriétaire d'un manoir à Boinvilliers, cède celui-ci à la reine douairière Marie de Brabant. Sept ans plus tard, celle-ci en fait don au chapitre de Notreriche bourgeois originaire de -Dame. Aux XIVe et XVe siècles, presque toute la seigneurie de Boinvilliers appartient à l'église de Mantes. Elle est acquise au milieu du XVIe siècle par Jean Arnoul, Dammartind'Henri IV la confirmation de . À la fin du XVIe siècle, sa fille Marguerite apporte ses terres de Boinvilliers en dot à son second mari, Jacques Brèthe, homme de robe habile qui obtient en 1596 la moyenne et basse justice pour ce fiefcinquante feuz, tous pauvres gens . À la même époque, le contrôleur des aides à Mantes écrit que « ledict village de Boynvilliers (') se compose de quarante-cinq ou »seigneurie de Magnanville. . En 1732, la seigneurie est acquise par Charles Savalette, financier agrandissant son domaine en achetant toutes les terres qui touchent, de près ou de loin, à sa nouvelle Boinvilliers appartient ensuite aux Boullongne de Prenainville. La quasi-totalité du territoire de la commune dépend du domaine des seigneurs de Boinvilliers.
Les armes de Boinvilliers se blasonnent ainsi : D'azur au sautoir d'or accompagné de quatre roses d'argent.
3-1) L’enceinte
3-2) La tour d'enceinte
L'ancien château de Jean Arnoult et des Brèthe est démoli en 1842. Ses fossés demeurent visibles jusqu'à la seconde moitié du XXe siècle. La grande ferme attenante, construite en meulière locale, date des premières années du XVIIe siècle. Seule la tourelle d'angle, au sud, coiffée en poivrière et sommée d'un pot en guise d'épi de faitage, subsiste du manoir de 1596. La base de la tour est percée de trois meurtrières. Ce dispositif défensif est dû au contexte politique du XVIe siècle. En 1596, les guerres de Religions opposant catholiques et protestants se terminent. Mais, le climat est encore à l'insécurité, ce qui justifie l'aménagement de structures défensives comme celles-ci. Je pense que la tour date de la fin du moyen âge (vers 1460) aux vues de ses canonnières plutôt rustiques pour du XVIs.
3-3) La porte
Côté village, l'entrée de la ferme comprend un portail à trois portes en plein cintre (XVIIs). Deux portes piétonnes, dont l'une est aujourd'hui condamnée, encadrent la grande porte charretière. La porte piétionne de gauche pourrait datée de la fin du moyen comme une partie de l'enceinte (voir photos jointes à l'article).
4.Le château fort"de Goussonville":
Goussonville est cité dans une charte donnée en 832 par l'empereur Louis le Débonnaire, au sujet de redevances perçues par l'abbaye de Saint-Denis. La tradition locale fait état d'une ancienne forteresse du comte Galeran de Meulan, construite sur un point culminant de la commune dominant la vallée de Senneville et le chemin de Mantes, le Château Lourdon. De 1426 jusqu'à la veille de la Révolution, la seigneurie de Goussonville appartient à la même famille de Hallot, probablement par l'entremise d'une alliance avec les Hargeville, puissants dans la région. C'est à eux que Goussonville doit son château, l'embellissement de son église, et surtout le lavoir-abreuvoir édifié pour l'amélioration de la distribution d'eau aux habitants. Le dernier comte de Hallot, officier aux Gardes françaises, vend sa terre en 1786 à un provençal, le comte de Séran. Il reste de ce puissant château fort, une enceinte basse à contreforts et de vastes caves (XIV - XVs!!).
Les armes de Goussonville se blasonnent ainsi : Burelé d'argent et de sable, à la barre brochant d'or chargée de trois annelets du second
4-1) Le site
Le château de Goussonville est composé de deux grands corps de logis accolés, situés au long d'une cour en terrasse dominant les jardins. L'ancien château, bâti sans doute par Jean II de Hallot dans le second tiers du XVIIe siècle, est un bâtiment en longueur. Un siècle plus tard, il est prolongé vers le nord-est et doublé d'un second corps de logis accolé au précédent et situé en contrebas ; le nouveau château est flanqué à son extrémité d'un pavillon. Ambroise de Hallot est probablement l'initiateur de cette deuxième campagne de travaux. Les contreforts de l'ancien château du XVe siècle existent encore. Le château est maintenant une clinique cardiologique et maison de repos.
5.Index et bibliothèque